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Dans l'Enclos : le Trou de Sable

 >>>  Du front de la coulée actuelle, c'est une progression vers le nord et le rempart de Bois Blanc, traversant plusieurs zones de gratons. Des coulées plus anciennes sont coupées, recouvertes d'une végétation plus dense, dans laquelle prolifèrent des bois de chapelet, des fougères, des pailles-sabres, des petits bois de rempart aux clochettes rouges, toxiques.

>>>  Voici la coulée de 2002, déjà recouverte de lichens grisâtres, qui se croise avec celle de février 2005, où déjà des fougères de quelques centimètres font leur apparition (au fond, le rempart nord de l'Enclos, rempart de Bois Blanc)

<<<  C'est un ruban argenté qui dévale vers la mer (coulée 2002), partiellement recouvert par une avenue de gratons plus frais. A la jonction, il faut remonter alors cette coulée de gratons frais - lave aa-  qui longe le bord du rempart.

>>>  Les gratons laissent place parfois à d'étonnantes draperies de laves, pahoehoe, plissées par la magie des variations de températures du magma et de sa charge en gaz, dont la surface en contact avec l'air, se fige, alors que la coulée encore chaude progresse à l'intérieur ...

<<<  Un peu plus haut, une vague argentée s'est immobilisée lors de son déferlement ... 

>>> La progression se déroule le long d'une faille, avec des surplombs, dont il faut bien se garder d'approcher ...

<<<  Un tapis de lave lisse a entouré des filaos, qui sont restés debout, mais calcinés. Bien souvent, il ne reste plus que l'empreinte du tronc, un trou cylindrique, alors que l'arbre noirci gît encore à côté.

>>>  Voici le bord du rempart de Bois Blanc, dont les pierres plus claires et la végétation contrastent avec le torrent noir à ses pieds.

>>>   Plus qu'une centaine de mètres de remontée de la coulée : le Trou de Sable est bien là, à droite, alors que l'on devine déjà l'encoche du Trou Caron, deux cents mètres plus haut ... Une coulée lisse a recouvert en partie une précédente, en gratons. 
Un bras de coulée descend le cassé vers le Trou Caron, uniquement signalé par un timide panache de fumée. Ici aussi, le front de coulée n'avance pratiquement plus.

Coulée de février 2005, sortant du Trou de Sable, contre le bord du rempart de Bois Blanc

>>>   Voici l'entrée du Trou de Sable, à 450 mètre d'altitude ... La végétation y a entièrement disparu et c'est une vaste étendue de dalles largement fissurées, parfois surmontées d'un tumulus. Les fissures sont surlignées d'un mouchetis jaune doré, témoin d'émanations soufrées. Contraste saisissant, marcher sur une étendue quasiment plane de lave lisse après une montée sur des blocs roulant les uns sur les autres !

>>>  Le Trou de Sable est devenu un vaste plateau, presque une piste de décollage ...  Ayez une pensée pour Bory de Saint-Vincent, qui y passa il y a un peu plus de deux cents ans,  et au fond de ce mini-cirque, à proximité des arbres, c'est une pause casse-croûte bien méritée ... Sur la paroi du rempart, à pic, en demi-lune, émergent des couronnes de palmistes, de fanjans ... C'est un concert de chants d'oiseaux qui se répondent d'un bord à l'autre. Un jeune papangue s'essaie au vol plané entre les arbres. Moment de béatitude, loin des explosions des pétards et des radiocassettes criards de la ville ....

>>>  Dans l'ancien lit de ravine, vers l'ouest, comblé par la coulée émise d'un peu plus haut, des bégonias sont en fleurs ...

>>>  La vigne marronne, peste végétale, prolifère même ici.

>>>   Un arbre s'est couché en travers de la rivière, mais il n'a pas sombré dans la vague de magma. Il est pourtant déraciné, entièrement couché sur la lave, mais il vit encore, des feuilles bien vigoureuses repoussant sur une branche ...
Au nord, une deuxième coulée a, elle aussi, emprunté un lit de ravine, pour se déverser au centre du Trou de Sable.

>>>  Suivant le bord du rempart, c'est un chenal par où les flots de matières ont dévalé jusqu'à la mer. De gros blocs sont tombés des hauteurs, les séismes ayant fragilisé la paroi et la chaleur intense ayant déstabilisé la végétation en calcinant les arbustes  qui piégeaient les pierres dans leurs racines ... mais moins d'une année plus tard, les traces de l'incendie sont déjà disparues, et la falaise a retrouvé sa verdeur.

>>>  Voici le dernier virage, bien relevé, s'il vous plait, avant le toboggan vers la route nationale. Des éclaboussures de lave sont restées incrustées dans le bas du rempart, retenant la terre ...  

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photos a. m.
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