Dans la forêt, sur le
trajet du sentier parallèle à la coulée, balisé par l'ONF et qui mène à
la mer, des points d'observation ont été aménagés. Au premier plan, les
aiguilles de filaos sur les roches d'une ancienne coulée (celle de 1961
?)
26 août 2004 - De
St-Pierre vers la coulée
Départ de Saint-Pierre à 1 h 40, vers le nord pour pouvoir arriver à la coulée depuis Ste-Rose. Jusqu'au Tampon, seule une Twingo en vue. Le gros pied de chandelle
est toujours au carrefour de la ligne des 600. Puis sont passés
successivement, La Plaine des Cafres, la Maison du
Volcan, le col de Bellevue. Il fait frisquet, il faut mettre un peu de
chauffage ! La chaussée devient humide à la Plaine des Palmistes, mais
la pluie ne surgira qu'un peu plus bas. A la Confiance, la pluie cesse.
Pas beaucoup de circulation, un 4 x 4 va
tourner à droite au chemin de Ceinture. Au
rond-point de St-Benoit, déjà des panneaux préviennent les touristes
"Eruption volcanique, route coupée à 28 km". Des travaux de
voirie sont effectués vers St-François, mais il n'y pas de
circulation alternée la nuit. Ste-Anne est toute illuminée, avec des
lampadaires qui diffusent une lumière orange.
La DDE a bien travaillé
Sur les panneaux routiers, les directions St-Philippe,
St-Pierre, ont été masquées avec du plastique noir, ce qui a
certainement demandé un travail considérable ... car du côté de
St-Pierre, pour le moment, rien a été fait de semblable ! Bravo la DDE
du secteur EST ...Encore un panneau "éruption à 18 km".
Voici maintenant le pont sur la rivière de l'Est, dont la chaussée
mériterait d'être refaite. Sainte-Rose
Il pleut de nouveau ! Ste-Rose, "route coupée à 12 km".
Piton Ste-Rose :
l'église "des Laves" n'est plus mise en valeur comme
autrefois. Elle est désormais masquée, suite à la construction à son
abord immédiat d'un gros bloc de béton, hébergeant une pharmacie aux
néons d'un bleu agressif. Cette bâtisse a remplacé le petit bâtiment
de plain-pied occupé par l'agence du Crédit Agricole, dont les
dirigeants avait eu l'intelligence, à l'époque, de garder intacte la
coulée qui avait léché son parking à la Pâques 1977. D'ici quelques
dizaines (?) d'années, les enfants de Piton Ste-Rose sauront-ils encore
qu'une coulée a divisé le village ?
Un
filaos résiste vaillamment au flot ardent, mais pour combien de temps ?
Le torrent de feu dévale la falaise, créant une plate-forme. A droite,
noire, la falaise basaltique au nord de la coulée, vers le Quai Neuf
La coulée en vue, enfin
Bois Blanc : brutalement des lueurs rouges illuminent le ciel.
Encore une averse ! Le bord du rempart est maintenant atteint, le début
de la descente commence, et au détour d'un virage, voici la coulée,
rouge, qui déchire le noir des Grandes Pentes. De chaque côté, des
piquets avec des rubans de chantier interdisent le stationnement. La
coulée de la Vierge au Parasol est traversée, et voici maintenant des
autos garées ici et là, puis de plus en plus nombreuses ... des
lumières tenues à la main au loin, une file plus dense désormais ...
voici maintenant des barrières, un gendarme fait signe de tourner à
gauche dans une voie de parking, pour revenir dans l'autre sens sans
avoir à faire de manœuvres de demi-tour. Et voici une place, à moins
de dix mètres de la sortie, assez large pour s'y mettre,
perpendiculairement à la route ! Il est 3 h 20, il aura donc fallu une
heure trente pour venir de St-Pierre, pour environ 80 km, sans avoir à
s'arrêter.
La piste
de l'ancienne décharge
Il y a déjà beaucoup d'allées et venues à cette heure matinale.
Certains arrivent, mais d'autres repartent. Sous la lueur des lampes,
chacun prépare ses affaires. L'un rouspète, il ne retrouve pas une
chaussette. Un autre
se désespère, sa lampe a des faux contacts. On remarque tous de suite
les habitués : lampe frontale, sac à dos gonflé, combinaison
intégrale de couleur vive (cela fait mieux sur les photos). Après
avoir dépassé la tente des pompiers, à droite - illuminée - , c'est
l'arrivée aux barrières qui interdisent le passage sur la route
nationale. Les gendarmes présents indiquent le départ du sentier, à
gauche. C'est une véritable allée sur une bonne centaine de mètres,
en effet, c'est la piste qui mène à l'ancienne décharge de
Sainte-Rose, réhabilitée, qui est devenue une vaste prairie au milieu
des filaos, où l'on devine les buses servant à l'évacuation des gaz
de décomposition des ordures enterrées ...
Un gros tronc qui irait bien dans une cheminée ! La végétation paie un lourd tribu au volcan, mais elle reprendra vite
ses droits. Heureusement, elle est gorgée d'eau et les
incendies ne se propagent pas
Un très jeune filaos encore bien vert reste dressé, il a eu la chance de ne pas être
sur le trajet de la lave, mais survivra-t-il au "coup de
chaud" ?
Vers le bord de mer
Après avoir longé cette
zone herbeuse, la piste continue vers la mer, longeant parfois à
quelques mètres la coulée, qui a eu la bonne idée de passer justement
par là ! Des pancartes, placées régulièrement, sur des troncs, à
bonne hauteur, rappellent les dangers de s'enfoncer dans le sous-bois.
L'ONF a d'ailleurs réalisé des points de vue sur les coulées, placés
perpendiculairement au sentier principal. Dans le noir, les marques
rougeoyantes de la coulée, toute proche, à droite, traversent la
forêt de goyaviers, de fougères et de filaos. On entend les
crépitements du bois qui s'enflamme, des grondements plus sourds. Peu
de promeneurs, trois personnes remontent vers
la route. En moins de quinze minutes, c'est le bord de mer ....
Le quai
Neuf
Et maintenant, le bruit de la mer domine ! Le sentier fait place à un
sol plus varié, une partie en herbe, sous les gros filaos, certains ont
près de vingt centimètres de diamètre. Puis, on
s'approche de la falaise du quai Neuf, c'est une marche chaotique dans
les pierres basaltiques, de toutes dimensions, dans des gratons...
D'abord, au bout de la rangée de filaos, à droite, des coulées
rougeoyantes (elles ne le seront plus le lendemain) se déversent du
haut de la falaise, en face, cachées par intermittence par les
fumerolles blanchâtres qui s'élèvent du front de la coulée, encore
proche du rempart. En premier plan, des silhouettes, alignées sur le
quai Neuf, tournées vers le sud, comme fascinées ... Des éclairs de
flashs fusent. Parfois, une saute de vent poussent les fumerolles vers
le quai, chacun se détourne, on entend des quintes de toux, les plus
prévoyants placent leur mouchoir sur le nez... Il faut prendre sa place dans
la file de spectateurs "fanés" tout du long de la falaise. Dans la nuit, seules sont visibles les laves du front
de la coulée, qui se battent contre les vagues pour avancer. Chaque
vague qui vient se briser arrache des scories qui vont flotter un
instant, encore écarlates, emportées par le reflux, avant de sombrer
dans les profondeurs. Par derrière, on devine un bouillonnement, sous
la croûte noire, d'où sortent par endroits des lignes sinueuses d'un
rouge sombre ....
On
commence à distinguer à gauche la plate-forme créée en à peine 24
heures, dans combien de temps les promeneurs pourront-ils la fouler?
Les
professionnels du cinéma et de la photo sont présents jour et nuit,
transportant leur matériel le plus souvent à dos d'homme pour atteindre
les sites offrant les points de vues les plus spectaculaires. A gauche,
les panaches blancs de vapeurs parfois soufrées et chlorées ...
L'embouchure
de la ravine
Au delà du quai, le sentier continue, balisé avec des rubans de
chantier enroulés sur des troncs. A travers les filaos et les
goyaviers, il amène à l'embouchure d'une ravine (non dénommée sur la
carte de l'IGN). Une partie de la coulée a emprunté cette
ravine et ses berges sont donc transformées en belvédère
d'observation ... C'est bien l'aube, de gros tunnels apparaissent, dont
parfois la voûte cède naturellement, laissant échapper un flot
pâteux qui va s'étaler un peu plus loin ....
Avec la
levée du jour, le public arrive plus nombreux, mais
change : les passionnés, au chevet de la coulée depuis près de 24
heures, s'en vont, à regret, et des
enfants, des personnes âgées arrivent progressivement... Tous
découvrent maintenant la plate-forme qui se forme à l'arrière du
front de scories, que l'on entrevoit à travers les fumerolles,
heureusement poussées vers le sud-ouest, épargnant les yeux et les
poumons... Il faut quitter le site à regret, la route sera plus longue au retour,
près de deux heures et demi, avec une circulation intense ...
Dans
la forêt, un peu en amont de la falaise, encore quelques coulées rougeoyantes,
au milieu de laves cordées déjà figées ... mais attention, la lave
circule encore en-dessous en tunnels, dont la croûte est encore fragile
!
Procurez-vous
à la Maison du Volcan et dans
les Offices du Tourisme le dépliant
édité par la préfecture de la Réunion, en partenariat avec l'Observatoire volcanologique,
la gendarmerieet l'ONF
: Piton de la Fournaise, conseils et prévention,
qui présente les dangers et les consignes de randonnées, les
différentes phases d'alerte, des conseils, des chiffres-clés et les
numéros de téléphone à retenir.
photos
a. m.
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