Dans l'Enclos, le sentier littoral


A pied, à vélo, autour de Saint-Pierre Ile de la Réunion
accueil > A pied > Au volcan
Dans l'Enclos, le sentier littoral

Attention, le parcours décrit ci-dessous n'est plus réalisable, une partie du sentier ayant été recouvert par les laves de l'éruption du 2 avril 2007.
Février 2006 - Grand Brûlé - De la route nationale 2, au bord sud de l'Enclos, peu avant la coulée de 1976, Dirigez-vous vers la mer, empruntant tout d'abord une piste ONF recouverte de scories passant par le lieu-dit Kalapa. Vous traversez le bras de la Petite Ravine Criais (la Grande Ravine Criais longe le bord du rempart), ravine au nom d'un curé de la Rivière d'Abord qui avait pris la tête d'une procession jusqu'au bord du Pays Bruslé, à la demande des habitants de St-Philippe, pour conjurer le ciel de limiter les ravages du volcan à l'intérieur de l'Enclos ...
	>>> Une quinzaine de minutes après la route nationale, la piste forestière se termine et à droite un sentier mène à la Pointe du Tremblet, prolongeant le rempart sud de l'Enclos. Les panneaux ont toujours leurs étais en bois de goyavier, et pourtant, ils ne semblent pas posés de la semaine ...
>>> Des pieds de vanille tuteurés sont nombreux, et les panneaux précisent, pour ceux qui l'ignoreraient, qu'ils sont cultivés, et que bien entendu, il est hors de question de toucher aux lianes ... L'Enclos est d'ailleurs propriété domaniale et ces terrains traversés sont concédés par l'ONF à des planteurs de vanille. Les moustiques sont présents, trouvant des conditions idéales pour se développer, les pluies fréquentes rechargeant constamment les moindres anfractuosités de roches ... On peut espérer ici qu'ils sont encore "sains" ... *Tô tôôô* ....comme dirait Léonus, Moustik, pik pa mwin !* * Léonus, un des personnages de la célèbre émission humoristique de Didier Mangaye, le soir sur RFO, avant et après le journal télévisé de RFO ...
	<<< Voici bientôt le bord de mer, et c'est la jonction du sentier vers le rempart nord de l'Enclos, toujours dénommé vierge au parasol, bien qu'elle ait été déménagée à côté de l'église de Piton-Ste-Rose, un lieu certainement plus sûr, statistiquement parlant. Les générations futures ainsi sauront qu'elle aura navigué plusieurs fois à l'intérieur de l'Enclos, déplacée à chaque fois juste à temps avant d'être recouverte de lave ...
>>> Soudain, la végétation dense fait place à un cap rocheux, voici la Pointe du Tremblet, battue par une brise bienfaisante qui change de la moiteur du sous-bois. La falaise du rempart de l'Enclos s'incurve ici vers le sud et cette pointe semble constituée par l'épanchement des coulées dans la mer sur un socle sous-marin qui prolongerait le rempart, ce qui lui confère une résistance plus grande à l'érosion. Une centaine de mètres au nord, ce socle sous-marin n'existant pas, les blocs de basalte s'effondrent progressivement sous les coups de butoir de la houle ...
	<<< Admirez l'ingéniosité et le courage de nos anciens : des restes de maçonnerie témoignent de la présence d'une digue ... De part et d'autre du cap, deux murettes avaient été édifiées, dont l'une (au sud) est en réalité une arche au dessus du vide. Que de travail !
>>> Une cale de halage servait autrefois à mettre à l'eau les canots ici ... mais les vagues ont fait leur œuvre, et le site a été abandonné. Voir la Pointe du Tremblet et le front de coulée à la mer
	<<< Les maniocs marron bord de mer d'un vert éclatant sont en fleurs, tranchant avec le noir de la lave ...
>>> Et que penser de ce puits, creusé de main humaine, bien enfoui dans la végétation, qui fournissait de l'eau douce aux pêcheurs ?
	<<< Ici, tout est luxuriant, les pieds de songe sont plus haut que nous, et vous pourriez vous abriter sous les feuilles ...
	>>> Un détour à la *Roche marquée, énorme bloc tombé de la falaise du rempart de l'Enclos*, dont malheureusement les inscriptions s'effacent avec le temps. Il faut remonter vers le sentier pour se diriger vers le nord ... La coulée d'avril 2007 a tout englouti ....
>>> Départ de la Roche Marquée, de la Pointe du Tremblet et du bord de la falaise pour retrouver le sentier ONF officiel, tracé à plusieurs dizaines de mètres du rivage, au milieu d'une véritable forêt de goyaviers, peste végétale, certes, mais ô combien savoureuse ... A signaler certainement une inversion de chiffres d'unité et de décimale sur une des pancartes, la *vierge au parasol* étant située sur l'un deux à 1,7 km, alors qu'il s'agirait sans doute de 7,1 km, d'après déduction avec la signalétique concernant la Pointe du Tremblet, dans l'autre sens ...
	>>> Au passage, vous remarquerez des orchidées sauvages, parfois en fleur, endémiques très certainement, qui ne poussent et fleurissent que dans leur milieu naturel, ce qui rendrait inutile leur cueillette par un pillard éventuel, leur déplacement ne serait-ce de quelques centaines de mètres pouvant leur être fatal ...
>>> Vous progressez sur des tapis de goyaviers trop mûrs, tombés des hauteurs, dont l'odeur âcre vous prend parfois à la gorge ! Dans cette atmosphère chaude et humide, les *grains* de goyaviers prolifèrent et les repousses vivaces dépassent parfois les genoux .... Vraisemblablement, le sentier ne semble pas souvent entretenu et les randonneurs ne sont pas légion ... Les équipes de l'ONF ont cependant accompli un travail remarquable de défrichement, en témoignent les amoncellement de fagots de bois de goyaviers de chaque côté du sentier (on pourrait en faire des fascines !), parfois mis intentionnellement en travers de traces non officielles ... Vous marchez sur des coulées anciennes où la végétation a repris ses droits depuis longtemps. Les *gratons* dégradés alternent avec des zones où on devine des laves cordées, recouvertes de mousses, où s'entrecroisent les racines ...
	>>> Parfois, vous croisez des vacoas, Pendanus, dont les feuilles pendent des troncs, et où des lianes de vanille s'accrochent en s'élançant vers le ciel. Certains pieds femelles, aux *pimpins* énormes, feraient certainement le bonheur de Monsieur Damour ...
>>> De temps à autre, vous bénéficiez d'une trouée dans la verdure et vous pouvez profiter d'une vue vers le large au dessus d'un océan de goyaviers ! Quelques filaos, ici et là, se dressent, surnageant de cette mer verte. Le sentier tournicote, monte et redescend, se rapprochant ou s'éloignant du trait de la côte ... Cela devient ainsi un peu lassant de marcher en regardant continuellement ses pieds, entre racines et gratons, sans vue dégagée, dans la moiteur, alors que quelques dizaines de mètres à l'est, vous pourriez être au bon air frais du large et avoir une vision plus lointaine ...
	>>> Vous profiterez donc d'un rapprochement du sentier ONF du rivage pour emprunter le sentier des pêcheurs, en limite de bord de falaise. Vous constaterez d'ailleurs, que par endroits, ils semblent se confondre, cependant il est compréhensible qu'un sentier à peine marqué, zigzagant parfois à quelques dizaines de centimètres du précipite, ne puisse être répertorié officiellement ... Un grain passager venant de l'est vous obligera peut-être à mettre l'imperméable, au moment où vous aviez un joli point de vue sur le piton de Crac ... Dommage il n'y aura pas de photo !
>>> Vous poursuivez ainsi votre marche vers le nord le long de la falaise, parmi les *maniocs marron*, en surveillant tout particulièrement vos pieds aux passages délicats, tandis que la houle tape inlassablement le pied de falaise ...
	>>> Vous arrivez à la piste forestière de la Pointe des Brisants, dénommée autrefois le chemin 32, qui aboutit à la plate-forme de recherches géothermiques, aujourd'hui abandonnée, et dont un forage semble encore émerger d'une dalle de béton, enfouie parmi les herbes ...
>>> Le sentier des pêcheurs continue vers le Grand Cap, dont chaque pointe recèle un *boucan,* parfois encore avec sa bâche, entouré le plus souvent de déchets divers, de boîtes de conserves ouvertes (dont des fameuses sardines Robert), - le comble pour un pêcheur, de bouteilles de bière, d'emballages ...
	>>> Vous dominez soudain une plate-forme, en dessous de la falaise originelle, viendrait-elle de la coulée de 1943, ou est-elle plus ancienne ? Une échelle de bois, dont les montants sont retenus en haut par des fils électriques amarrés aux racines d'un vacoa vous invite à la descente ... vous abandonnez donc provisoirement le sentier.
>>> Vous êtes désormais sur une très ancienne plate-forme, en surélévation de l'océan d'à peine une dizaine de mètres par endroits, sans doute vestige d'une coulée arrivée jusqu'à l'océan. L'ancienne falaise basaltique vous domine à votre gauche. Vous marchez d'abord dans un sous-bois de filaos où vous devez prendre garde de bien poser les pieds sur les roches visibles pour éviter des cavités traîtresses, invisibles sous le tapis d'aiguilles sèches ...
	>>> Poursuivant votre route, vous apercevez au loin la Pointe des Cascades, et vous atteignez une plage de sable gris, jonché de blocs de basalte. Cependant, impossible de continuer sur cette voie, la falaise tombant directement à pic dans la mer, furieuse ...
>>> Vous observerez heureusement une cascade de lave, envahie par la végétation, et une ligne de crête, parsemée de blocs autour desquels court une traînasse. C'était très certainement là qu'était tombée la coulée ayant constitué cette plate-forme ... Plusieurs filaos achèvent de nous convaincre de la possibilité d'accéder au sommet de la falaise par cette voie. Vous couperez à travers le sous-bois et vous retrouverez peu après le fameux sentier littoral, qui va ensuite s'éloigner quelque peu de la bordure de la côte ...
	>>> Vous arrivez bientôt à une intersection : la pointe du Tremblet est indiquée à 2,6 km, mais vous en avez déjà fait beaucoup plus avec les extra que vous vous êtes offerts. Un layon rectiligne coupe perpendiculairement votre sentier, à gauche, sans doute pour remonter vers la nationale, ou à droite, pour descendre vers la côte ... D'ailleurs, il est indiqué sur la carte IGN, à la latitude de la coulée de 1943. Vous descendez ...
>>> Ce layon, large de quelques mètres, est envahi par les repousses de goyaviers, qui prolifèrent ... Il descend en ligne droite jusqu'au bord de la falaise.
	<<< Vous retrouvez ainsi le sentier qui oblique de nouveau vers le nord. Au passage, un superbe tronc envahi par des champignons horizontaux... toujours au milieu des troncs de goyaviers, nus, et dont les feuilles recherchent la lumière.
>>> Soudain, la végétation cesse brutalement : vous êtes arrivés à une avenue qui traverse la forêt, c'est le bras sud de la coulée 2002 qui est atteint ! Sa traversée, dans les gratons, de la lave aa, s'effectue facilement : un passage a été damé, qui nous semble délicieusement reposant par rapport aux sautillements incessants parmi les racines que vous effectuez depuis quelques heures ...
	<<< Quelques centaines de mètres plus loin, vous traversez un deuxième bras, également en *gratons, en empruntant toujours un passage encore damé par les ouvriers de l'ONF* (merci, pour les souliers et les chevilles).
>>> Vous Vous retrouverez alors en terrain connu, vous passez devant la borne pyramidale (première photo), marquant la limite des communes de St-Philippe et Ste-Rose. Vous atteignez le sentier longeant la coulée, venant de la route nationale, largement utilisé lors de la coulée d'août 2004 pour rejoindre rapidement le bord de mer, quelques centaines de mètres plus au nord. Pas très loin, dans les trous de la falaise, nichent des noddis bruns.
	<<< Jetez un dernier coup d'œil (vers le sud, sur la photo ci-contre) à la Pointe du Grand Cap, avant de remonter vers la route goudronnée. Le sentier, véritable boulevard au moment de l'éruption, disparaît progressivement ... Vous arrivez à la piste forestière (en partie coupée par la coulée !), puis le sentier débouche directement sur la coulée où la trace damée vous conduit rapidement au bitume de la route nationale 2, à quelques dizaines de mètres, sans doute, de la *borne Hubert-Delisle, recouverte une nouvelle fois par la lave, déjà perdue et retrouvée au fil des différentes éruptions ... Cette stèle aurait marqué l'inauguration de la route de St-Philippe à Ste-Rose* en 1856, et marquait la limite des deux arrondissements. Suite de la randonnée vers le bord nord de l'Enclos : le Quai Neuf et la coulée 2004 ...

Procurez-vous à la Maison du Volcan et dans les Offices du Tourisme le dépliant édité par la préfecture de la Réunion, en partenariat avec l'Observatoire volcanologique, la gendarmerie et l'ONF : *Piton de la Fournaise, conseils et prévention,* qui présente les dangers et les consignes de randonnées, les différentes phases d'alerte, des conseils, des chiffres-clés et les numéros de téléphone à retenir.
*Au volcan page précédente A pied A vélo Découvrir Saint-Pierre Au volcan page suivante*
photos a. m. Le site n'a aucune vocation scientifique, mais le signalement des erreurs, approximations ou omissions serait vivement apprécié ...
Vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données qui vous concernent (art. 34 de la loi "Informatique et Libertés" du 06/01/1978). Pour exercer ce droit, adressez-vous au webmaster Ce site n'a pas à être déclaré à la CNIL (dispense n°6 - délibération n°2005-284 du 22 novembre 2005) Maquettes, textes et photos, tous droits réservés photos a. m.