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Le Nez Coupé de Ste-Rose, vers la Plaine des Osmondes

<<<  Janvier 2005 -  Piton de la Fournaise, Pas de Bellecombe -  Rendez-vous au gîte du volcan pour une randonnée classique vers le Cassé de la rivière de l'Est puis la remontée vers le Nez Coupé de Sainte-Rose, avec un retour le long du rempart vers le Pas de Bellecombe.
Mais la météo va en décider autrement, car dès 7 heures, une épaisse couche de nuages recouvre tout le secteur, depuis les rampes dans la forêt de cryptomerias, et la pluie redouble de vigueur.
Il faut donc attendre au gîte ... en espérant une accalmie, prédite par la météo pour le milieu de la matinée. La pluie va devenir moins persistante puis s'arrêter, c'est le moment de gagner le Pas de Bellecombe, où le rideau n'est toujours pas ouvert ! Vers 11 heures, la couche semble moins épaisse, une éclaircie semble se dessiner, l'air devient moins frais, c'est l'heure pour déjeuner. Des zones de ciel bleu apparaissent, et le soleil déchire les nuages. Le Formica Léo, la chapelle de Rosemont, puis le sommet du Bory apparaissent tour à tour...

>>>  Il faut être patient ...
A midi et demi, en route par le sentier qui monte directement du gîte vers le Pas de Bellecombe, atteint après 15 minutes de marche. Là, descente sur le sentier le long du rempart sur quelques dizaines de mètres, jusqu'au "dyke", à droite, cette ancienne fracture remplie par une montée de magma, désormais solidifié. Le Formica Léo est juste en bas, et le Bory est bien visible dans le même axe.  Voici bientôt le croisement du sentier et de la piste 4x4, puis un premier promontoire. Au loin, le Nez Coupé est toujours dans les nuages ...

<<<  Le piton de Partage
Après 40 minutes de marche depuis le Pas de Bellecombe, au milieu d'une herbe verte, le long de brandes verts et blancs, des fleurs jaunes, voici le piton de Partage avec son grillage rouillé - style "parc volailles" -  amarré avec des pieux. Il avait été installé lors de l'éruption du Kapor pendant laquelle des centaines de personnes étaient venues admirer le spectacle, du haut d'un véritable balcon sur l'Enclos Fouqué. Une antenne de la gendarmerie complète le décor. Derrière, le piton des Grands-Bois et le piton de Coco émergent du fond de la rivière de l'Est. 

>>>  C'est toujours le bord du rempart, la vue vers le piton de la Fournaise est souvent cachée par les brandes, mais régulièrement, des trouées permettent de s'approcher à l'extrême bord du rempart, sans aucune protection, vers un à-pic de plus de 150 mètres. 
En se retournant, au dessus du rempart de l'Enclos Fouqué, le piton Chisny, le Demi-Piton dépassent légèrement, masses rouges se détachant de la grisaille verdâtre des brandes du rempart. Arrivée à la perpendiculaire du Kapor. A  droite, 300 mètres plus bas, le sentier du fond de la rivière de l'Est serpente vers l'abri du Camp Marcellin et le Cassé vers la prise d'eau des Orgues. Voici le soleil, le Nez Coupé est visible en face. 

<<<   La végétation change progressivement, les brandes deviennent plus hauts, des cannes marron apparaissent, puis voici une zone de calumets (le piton des Calumets est un peu plus bas !), le sol tapissé des longues feuilles sèches étroites indique la présence de tamarins des hauts aux troncs torturés typiques, c'est une progression par une succession de petites montées et descentes. 
De nombreux oiseaux, peu farouches, suivent, des tec-tec ? Puis ce sont des marches franchement en descente. Un court replat, et enfin, voici les marches de la dernière remontée vers le Nez Coupé. Voici enfin la bifurcation avec le sentier vers le Cassé de Ste-Rose. Un pull gris y est étalé sur des brandes.

>>>   Le Nez Coupé de Sainte-Rose
Au sommet du Nez Coupé de Sainte-Rose, une plaque de lave émaillée est posée : "Altitude 2078 m - septembre 1988 - atelier Martin Mozac à Riom". C'est une table d'orientation, où l'on retrouve toutes les coulées et les pitons, mais elle n'est plus à jour, bien entendu ! Installés par l'Observatoire, de grosses boîtes métalliques contenant divers instruments, des panneaux solaires sont dispersés. A l'écart, intégrés dans la végétation, les émetteurs de téléphonie mobile sont installés avec un réel souci de camouflage.
Les Grandes Pentes
Les nombreuses trouées dans les nuages permettent d'admirer le début des Grandes Pentes, mais malheureusement, la plaine des Osmondes elle-même ne se découvre pas. Au mieux,  les gigantesques éboulis du rempart à ce niveau sont visibles. Le piton de Jouvancourt, à 4 kilomètres plus bas à vol d'oiseau, est toujours désespérément dans la masse cotonneuse.  

<<<   En bas, la cabane, puis plus au sud-est, au cassé des Grandes Pentes, une multitude de fissures grisâtres, de petits cratères égueulés aux couleurs variées, du jaune soufre au rouge profond, au milieu de zones verdâtres de branles qui ont échappé aux coulées de gratons, les laves aa. Nulle trace humaine, si ce n'est que le balisage de points blancs qui va au Kapor, avec la ligne damée par les marcheurs dans les gratons, plus claire, qui traverse une coulée sombre. Puis soudain, vers le sud-est, le bleu apparaît, au-dessus, c'est la mer, et pendant quelques minutes, voici  distinctement la côte, à l'emplacement d'une coulée qui se jette à la mer (mais laquelle ?), avec une bordure d'écume blanche qui tranche avec la ligne verte de la forêt, de chaque côté. Ce sera une apparition fugitive, mais qui  aura permis de mieux apprécier la distance jusqu'à la côte ... Et à aucun moment,  le piton de Crac ne voudra se laisser découvrir ....

>>>  Retour, le soleil dans les yeux
Retour vers le Pas de Bellecombe, avec le soleil en face. Une descente d'abord pour mieux remonter ensuite ! C'est à cette heure, avec un soleil rasant, que les moindres accidents du relief dans l'Enclos se révèlent. Les branles, au fond de l'enclos, prennent des allures de forêt impénétrable. Les points blancs du balisage de secours se détachent, dans les zones de branles, des coulées de gratons ou des simples dalles. Voici de nouveau au piton de Partage. Vers le nord-ouest, le sommet du Piton des Neiges se détache au-dessus du rempart de la rivière de l'Est. Tout en bas, vers la Savane cimetière, les pâturages en vert plus clair, puis plus à gauche le gîte du volcan, la rondavelle du Pas de Bellecombe, le parking.  

<<<   Du Pas des Sables, vers l'est : en enfilade, la plaine des Sables, le piton Chisny, et la silhouette du Piton de la Fournaise.

A lire :
Le guide du Piton de la Fournaise (Jean-Luc Allègre)  pages 92-93  - Le rempart de Bois Blanc, par le sentier de la Cage aux Lions (actuellement fermé en raison des éboulements du rempart)
Les plus belles balades à la Réunion (UFOLEP - Les créations du Pélican)  pages 126 - 127   -->   8 km aller-retour, 4 heures

Randonnée de nuit au Nez Coupé lors de l'éruption du 26 décembre 2005

Voir également, en 2012 -  Au Nez Coupé de Ste-Rose, une autre façon de découvrir la Fournaise

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photos a. m.
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