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Vers le cratère Takamaka par l'abri du Tremblet

Au rempart du Tremblet, au sud de l'Enclos, sur la route nationale 2, se trouve le départ du GR -R2 variante- vers le Nez Coupé du Tremblet et le gîte du volcan. En montant jusqu'à l'abri du Tremblet, puis en obliquant plein sud vers l'abri du cratère de Takamaka pour revenir à la nationale 2 par la coulée de 1986, à environ trois kilomètres plus au sud du point de départ, cette randonnée est d'une longueur d'environ 15 kilomètres, mais il est possible "d'économiser" les trois derniers kilomètres sur la nationale en laissant une voiture au départ du sentier du Tremblet, au nord, et une autre à proximité du "snack de la coulée 86" ...
Vendredi 19 novembre 2004 - 5h du matin - Rendez-vous sur le parking du snack ...
Le rendez-vous est fixé à 5h devant le snack de la coulée 86, c'est-à-dire sur le bras sud, qui a simplement traversé la route pour s'arrêter quelques centaines de mètres plus loin. Il ne fallait pas aller à la coulée nord "des Citrons Galets" qui, elle, est allée jusqu'à la mer, et où se situe le "rond-point" qui permet de faire demi-tour, avant l'entrée dans l'Enclos par le sud. Le temps est gris, mais sans pluie, et le jour se lève. Une des autos est laissée sur le parking pour continuer sur la route nationale 2 vers le nord, pour se garer, environ trois kilomètres plus loin. Le large parking, à droite, est désert à cette heure. Le panneau bleu du Conseil Général "Nez Coupé du Tremblet - gîte du volcan" est visible à une vingtaine de mètres à gauche, de l'autre côté de la route. 

Près de la ravine Pont Rouge

Montée

 La montée le long de la ravine Pont Rouge

La marche débute d'abord à couvert, parmi de grands arbres de la forêt de bois de couleur des Bas, sans pratiquement voir le ciel, et par moments il fait même très sombre. Une multitude de chants d'oiseaux se fait entendre (le jour vient de se lever). A droite, tout près, la ravine Pont Rouge est soudain visible à travers les arbres. Le cheminement s'effectue sur des dalles de laves cordées déjà bien dégradées, entre les racines des arbres, parmi lesquels on distingue des petits nattes.  Plusieurs "change écorce" sont reconnaissables, aux écailles caractéristiques qui partent en lambeaux. Bientôt à droite, un benjoin, dont le tronc a été mutilé et son écorce retirée récemment sur une belle surface. Plusieurs crapauds ont été involontairement dérangés et se réfugient sous les fougères. 

C'est bientôt un changement de végétation, il y a moins de grands arbres, à droite apparaissent des lianes de vanille enroulées autour de troncs. Le ciel se dégage bientôt, les dalles de laves volcaniques se succèdent et la progression se fait  lentement en posant le pied sur les racines, lorsqu'elles sont en surélévation et assez grosses, ou en cherchant à les éviter lorsqu'elles sont tortueuses et glissantes.  Les troncs sont couverts de mousses, d'orchidées et de fougères diverses. L'air est rempli d'humidité, mais il est frais. Voici un secteur rempli de goyaviers, parmi des bois d'hosto, des change écorce, les premiers petits grains rouges des arbres de Noël.  Tiens, deux jamroses !

 Les 13 passerelles ...

Arrivée à  la première passerelle en alu (sans rambarde), qui paraît incongrue au milieu de cette végétation sauvage, - seule concession à la civilisation technique-.  Elles seront ainsi treize, numérotées de 1 à 13, à la peinture rouge sur des troncs. Voici une volée de marches d'escalier dont les nez ont été réalisés avec des troncs de fanjans. Tout autour, c'est une forêt de petits troncs de goyaviers, déclarés "peste végétale", dont on fait les fascines, mais ce n'est pas la saison de ces petits fruits rouges délicieux ! Voici une coulée de terre ocre, avec un filet d'eau au milieu qu'il faut éviter en passant sur les bords, et qui doit devenir une vraie ravine lorsqu'il pleut !  La descente vers le lit d'une petite ravine qui est traversée change le rythme. Tous les troncs sont recouverts de mousses, il est nécessaire de constamment zigzaguer entre de nombreuses flaques d'eau et parfois le pied s'enfonce traîtreusement dans une zone boueuse non décelée.  

Moins de dalles volcaniques, c'est maintenant de la pierraille, couverte de feuilles mortes. Les grands arbres reviennent, toujours avec des mousses, des fougères, des orchidées, sur les branches, les rochers. Une nouvelle petite descente avec des marches de troncs de fanjans, et d'un seul coup, une zone dégagée, où le soleil arrive. C
'est une montée continuelle dans la boue, sur une coulée de gratons très dégradée, au milieu des  fougères. A droite, de beaux palmistes, et des arbres plus bas, aux troncs tourmentés. Des bois de corail, avec les ses fleurs à la forme frappantes sont visibles de place en place.

Les 13 passerelles
Fourrés de pimpins

Montée dans la brume

La végétation est touffue, le temps devient de nouveau gris, c'est l'avancée dans la brume. Les seules traces d'un passage rencontrées : à gauche du sentier, dans les fougères, de grosses piles rondes, une bouteille d'eau, et une ... semelle !  Tout d'un coup, la vue se dégage, et la mer et la montagne apparaissent. 
Cependant les nuages ne sont pas très loin au-dessus et vont envelopper le paysage très rapidement.  C'est le commencement des brandes, des fougères,  des pailles sabre, sur une coulée de gratons dégradés. Des fougères de chaque côté, blechnum altenuatum, des palmistes, de vieux goyaviers au larges troncs. A gauche, une belle "fausse" osmonde, blechnum tabulare.  La mer est de nouveau visible, un instant, au milieu de la brume. Voici l'arrivée à la 2è passerelle (avec garde-corps, cette-fois !). Toujours dans la boue, à sauter d'un tronc de fanjan à l'autre. 

Les fourrés de pimpins

Altitude 720m : à gauche, c'est la mer, à droite, ce sont les fourrés de pimpins, pandanus montanus, à perte de vue, formant une forêt impénétrable de 2 à 3 mètres de haut, avec leurs branches tortueuses et leurs racines , telles des échasses, qui cherchent à rejoindre le sol . Puis la vigne maronne, redoutable peste végétale, fait son apparition et semble régner en maître des deux côtés du sentier. Troisième passerelle, avec sa large tôle d'alu, sans doute tombée du ciel, véritable boulevard, sur lequel pendant quelques mètres, on peut ne pas regarder ses pieds...  Et toujours de la mousse sur les troncs, des fougères qui prospèrent. 

La mer en vue ...

La 4è passerelle est franchie, puis très vite d'autres vont suivre, très vite, c'est le cinquième passage.  A droite, un tronc a été tordu pour revenir au sol et former une parfaite petite arche. C'est toujours le royaume des fanjans, de la boue, et de nouveau, dans une trouée, une vue sur l'Enclos et une coulée, mais malheureusement, enveloppée dans la brume. Puis le temps se dégage, et au milieu d'un tapis de feuilles, voici un pimpin éclaté dont l'intérieur orangé tranche étonnamment dans l'infinité de nuances de vert qui nous environne. Altitude 1050 m, c'est la septième passerelle. C'est désormais une montée sans discontinuer. Huitième passerelle, suivie dans la minute de la neuvième, dont le tablier oscille ! 

Dixième passerelle, le but de la première étape est proche. Voici la traversée d'un petit radier. Des bruits d'avion, à droite, vers l'Enclos, font concurrence aux bruissements d'eau qui coule. Et encore des palmistes, des fourrés de pimpins dont les racines aériennes partent de très loin vers le sol. Des lichens, des fougères - la ravine Pont Rouge est de nouveau visible tout près à droite. Un petit piton émerge de la brume à droite en biais, juste après le lit de la ravine, avec plusieurs hautes fougères arborescentes qui dépassent de ses flancs. On aperçoit des mahots, des bois de raisin.  C'est maintenant la onzième passerelle (sans rambarde).


Brume

La mer ...
Vers l'abri du Tremblet

Vraiment personne le long de cette randonnée ! Apparemment, la montée au volcan par Basse-Vallée semble être désormais privilégiée ...

Cette randonnée est décrite page 89, dans le livre "Itinéraires réunionnais" publié par l'ONF en 1992, aux Editions Bat'Karé. Il existe également un coffret de fiches, reprenant les mêmes itinéraires, mais avec un commentaire et des photos différents.

L'abri du Tremblet
Voici un petit replat boueux, il faut marcher sur les côtés, une herbe bien verte fait son apparition, et bientôt, changement de décor brutalement : des rangées d'hortensias bleus, des fougères arborescentes, plantées à la parade, une pancarte de bois avec les inscriptions gravées: "Office National des Forêts -  Bivouac du Tremblet, altitude 1210 m. Cratère Takamaka 1,6 km - 0h30, RN2 par coulée Takamaka - 2h30, Nez Coupé du Tremblet 3 km - 1h30, Plaine des Sables 14,3 km - 4h30". A gauche en contrebas une case en bois sous tôles vous accueille. Un petit boucan  est installé en retrait à droite, pour faire la cuisine. Pour entrer, il faut enlever le parpaing qui cale la porte. A l'intérieur, changement de décor : de gros cartonnages  jonchent le sol bétonné à l'entrée. Au fond du local, par terre, des sachets d'ordures et d'emballages divers, une semelle de chaussure... Un emballage de couverture de survie est resté sur un matelas. A gauche sont disposées deux tables et deux bancs, à droite, quatre lits (superposés) avec des matelas.

Dans l'abri du Tremblet

Un des montants du lit a été arraché d'un côté. Un écriteau en lettres gravées est accroché sur le mur, en face de la porte, vœu pieu, hélas, pour certains : "Randonneuses, randonneurs, ce bivouac a été construit et mis à votre disposition pour vous y reposer et vous y abriter de la pluie et du froid lors de votre passage, respectez le et évitez toutes dégradations, n'oubliez pas de fermer les portes à votre départ et de laisser les lieux propres, merci".  Une bouteille -vide- de Bordeaux "La Croix Mauregard" a été abandonnée sous le premier lit à gauche en entrant (son propriétaire se reconnaîtra). 

Dans ce décor sordide qui replonge brutalement le randonneur dans la civilisation de consommation après un passage bénéfique de quelques heures au milieu d'une nature quasiment intacte, il est agréable de pouvoir s'asseoir un instant pour une pause casse-croûte bien méritée.

.Mais il faut songer à repartir...  tout est remballé - sans avoir fait le ménage des autres - la porte est taquée, le parpaing est remis. 
Direction plein sud désormais, il faut suivre à gauche la pancarte "Cratère tacamaca  1,600 km" (curieusement orthographiée avec des "c").

 Le sentier, la véritable "route nationale" vers le Nez Coupé et le gîte du volcan. est abandonnée ...

 

Abri du Tremblet

Intérieur de l'abri du Tremblet
Vers le cratère Takamaka, pont de fangeans        

Direction plein sud désormais

La zone de franche ascension est terminée, il faut d'abord suivre  à peu près une courbe de niveau, en enchaînant une succession de petites montées et descentes, en traversant de nombreux lits de ravine plus ou moins faciles à négocier.
Les ponts en troncs de fanjans
Le premier "pont" sur une ravine est en troncs de fanjans . Finies les larges passerelles avec les plaques d'alu ! Ce seront désormais uniquement des ponts en troncs de fanjans, trois à la mise en service, certes s'intégrant parfaitement dans le paysage .... Malheureusement, bien souvent, seulement deux sont encore utilisables, et même parfois un seul, ou même plus un seul du tout ! 
Et en suivant approximativement la même courbe de niveau, le parcours va être désormais parsemé de traversées de ravines, plus ou moins larges. Ici, deux troncs ont été placés l'un à côté de l'autre pour faciliter le passage. Le troisième est tombé, plié sous le poids d'un randonneur ou la vieillesse... Peu après, le pont suivant, est orné d'une belle toile d'araignée en son milieu, qu'il faut nécessairement déranger. Il faut ensuite passer au-dessus d'un gros tronc mort qui barre la route. Peu après, encore un pont en troncs de fanjans, dont un est bien "mûr" et élastique sous les pas ...

Les sphaignes ...

C'est maintenant une marche au milieu de sphaignes orangées, véritables éponges, qui heureusement retiennent l'eau ruisselante de partout. Le sol est tout de même constamment boueux. Les dalles de lave reviennent, avec parfois de petits tunnels effondrés, dont l'intérieur est tapis de petites fougères. Et des racines, toujours des racines, des forêts de pimpins auxquels on a tranché la touffe de feuilles. Un autre pont de fanjans se présente, avec seulement deux troncs. Il faut parfois "y mettre les mains" de plus en plus pour avancer, des marches deviennent très hautes, et toujours des toiles d'araignées, et encore un petit radier.Arrivée à un lit de ravine d'une dizaine de mètres de large, en roche polie, déjà bien altérée, avec une multitude de petits bassins remplis d'eau. De l'autre côté, un petit talus, et tout de suite, une autre ravine, beaucoup moins large (un bras, sans doute ?). 
Encore un pont de fanjans, mais ici, c'est le tronc du milieu qui est cassé. Quelques dizaines de mètres, et ici,  il ne reste plus qu'un seul tronc, dont il est plus prudent de ne pas tester la solidité, mais on peut passer sur le côté en descendant dans le lit !

>>>   les sphaignes, véritables éponges, qui absorbent un quantité phénoménale d'eau, forment un tapis orangé...

Une ravine un peu plus large oblige de nouveau à descendre. Pour aider à la remontée de l'autre côté, on a planté un bâton dans le sol pour pouvoir s'agripper. Le terrain est toujours très boueux, voire franchement marécageux, avec une des feuilles de pimpins qui couvrent le sol. Parfois, des racines ont été tailladées en croisillons pour réduire les risques de glissade. Voici une franche descente qui s'amorce.  Une petite farine commence à tomber.Désormais moins de grands arbres, mais toujours les fourrés de pimpins, des pailles sabre, des brandes avec de gros troncs ....

Sentier avec les sphaignes

Sphaignes
PontSentier
Ravine
Cratère dans la brume
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L'abri du cratère Takamaka

Un petit talus de scories surgit brutalement dans le brouillard, à gauche. Il faut l'escalader, pour découvrir que c'est le flanc d'un petit cône volcanique. Quelques mètres plus loin, c'est arrivée à une nouvelle cabane en bois sous tôles. Un panneau indique "Nez coupé du Tremblet 4,6 km - 2h  / bivouac du Tremblet 1,6 km - 0h 30 / Plaine des Sables 15,9 km - 5h". Le bâtiment est plus petit que celui du Tremblet. Gravé en rouge sur la porte : "Refermez la porte SVP. Merci". Deux parpaings sont posés sur l'avancée du toit, à droite, sans doute pour maintenir les tôles malmenées lors d'un cyclone. La porte du milieu n'est plus retenue par ses gonds et est simplement posée contre le cadre, en biais, à l'intérieur. A gauche, en contrebas, se trouve une citerne, pleine, alimentée par une canalisation qui recueille l'eau venant de l'arrière du toit. Des restes d'ordures, partiellement brûlées, sont entassés tout du long de la paroi à gauche.
A l'intérieur, à droite, au fond, des lits superposés, des matelas neufs. Deux bougies sont installées dans les goulots de bouteilles sur la table, des branchages et des brandes ont été mis à sécher  par terre le long de la tôle. Des feuilles de paille sabre sont étalées sur le sol. Des sachets remplis emballages divers et d'ordures ont été accrochés à mi-hauteur, dont un carton de mayonnaise Bénédicta et une boite de tomates entières pelées Delia dépassent ... A gauche, des parpaings ont été posés sur un bout de tôle, supportant une vieille grille de cuisinière, sans doute le barbecue maison. 
Le banc est utilisé pour faire une nouvelle pause casse-croûte rapide.

Une lente descente dans la brume

C'est maintenant la descente dans la brume, qui devient de plus en plus épaisse. Une pluie, très fine, commence à tomber, régulièrement, mais il est préférable de rester en tee-shirt, l'intérieur du sac à dos étant bien protégé par une double épaisseur de sac poubelle. Voici une coulée de lapilli noirâtres, qui descend rapidement, en ligne droite.
 
Une succession de cratères

A gauche  va surgir d'abord un nouveau talus, escaladé rapidement, en suivant une trace au milieu des lichens et des pailles sabre : voici les flancs d'un cône d'une vingtaine de mètres de diamètre, complètement égueulé vers l'Est. A l'intérieur, la colonisation, commencée en 1986,  a fait largement son oeuvre. Malheureusement, la vue ne porte pas très loin, et il semble pour le moins périlleux d'y descendre.
En contournant la coulée par la droite, toujours au sud, on retrouve une végétation de grands arbres. Puis, très vite, le sentier s'incurve à gauche, repart vers le nord pour rejoindre la coulée principale et ce sont de nouveaux pitons qui se découpent dans la brume. Voici la coulée elle-même, qui ici, ressemble d'abord à une mini plaine des Sables, telle qu'elle est au pied du Chisny. La trace au milieu des lichens est abandonée en direction d'un sommet à gauche ...

Talus de scories

Cratère


Descente sur les lichens

En montant, on ressent un brusque coup de vent venant du nord-est. De nouveau, voici une nouvelle bouche éruptive.  Puis, en plein nord, à quelques centaines de mètres, un nouveau piton apparaît, au milieu de la végétation, c'est sans doute le piton des Citrons Galets. Le sol est toujours recouvert de lapilli, sur lesquels les lichens et les pailles sabre se développent. Il n'est malheureusement pas possible de s'attarder, en raison du temps médiocre. La descente se fait d'abord vers le bord sud de la coulée, les lapilli vont faire place aux gratons, déjà bien dégradés et tassés, qui permettent une marche relativement aisée. A gauche, plusieurs kipuka (îlots de verdure), ont été préservés par la lave.

Au milieu d'une mer de lichens

La trace est visible, c'est un serpentin noir qui s'étire au milieu d'une véritable mer de lichens blanchâtres, avec une réelle vision de vagues, accentuée par la brume. Cette mer est constellée d'hampes florales de pailles sabre, hélas séchées en cette période. Les bois de chapelet, moins nombreux, sont les seules touches d'un vert éclatant ...  De jeunes pousses prospèrent même au beau milieu de la trace, témoignage éloquent de la fréquentation du site. La descente est rapide. La coulée, d'abord large d'environ 300 mètres va se rétrécir à une centaine de mètres, et même parfois moins. Les fougères font leur apparition entre les lichens et les pailles sabre.  Parfois des amas vont être contournés, ici, le chenal va s'approfondir, témoignant de la rapidité de l'avance des laves... Une pluie fine continue à tomber. C'est bientôt un replat, où la lave s'est étalée, telle une mer calmée, pour reprendre son élan quelques centaines de mètres plus en avant. Et soudain, arrivés à un cassé, d'un seul coup, c'est la vision de la côte, la mer ! En face, au milieu des lichens, trois grands filaos se dressent. 

Des champs de canne

A gauche de la coulée, en bas, la couleur de la végétation change, ce ne sont plus les arbres, ce sont des cannes !  C'est l'arrivée à la hauteur des filaos, dont les "grains" jonchent le sol, et qui se glissent entre les gratons, pour trouver un terrain propice pour germer... Les fougères sont de plus en plus nombreuses désormais et ce sont les pailles sabre qui diminuent. Les lichens sont toujours présents mais ne forment plus une mer ondulante par-dessus les gratons... Bientôt, à la hauteur du champ de cannes aperçu depuis un moment, voici en milieu de coulée une tache rouge noirâtre, sans végétation, qui intrigue...
En s'approchant, on s'aperçoit qu'un chemin part du chemin de canne vers la coulée et qu'on y a prélevé des scories, en creusant un peu n'importe comment sur une bonne cinquantaine de mètres... Cela pose même problème, car il faut rechercher le sentier de l'autre côté ! A cet endroit, il revient vers la rive sud de la coulée, passe à gauche d'un kipuka où le chenal devient plus étroit et s'encaisse ...

Coulée de Takamaka
Lichens et fougères

Un chemin bétonné

Et voici une petite route bétonnée montant vers le nord, non encore signalée sur la carte. En effet, elle semble récente, un engin est garé un peu plus bas. Et il faut de nouveau devoir rechercher le départ du sentier de l'autre côté ! En effet, il ne se situe pas exactement en face de son débouché, et ici aussi, le chantier a entraîné des dégâts collatéraux : les abords ont été un peu "bousculés" et il faut effectuer des recherches sur quelques dizaines de mètres pour repartir sur la bonne trace ...

"Camion-bar en vue !"

Encore un petit replat, et soudain "Camion-bar en vue !". Encore 200 mètres, et voici  l'auto, laissée presque sept heures plus tôt sur le parking ...

Ce parcours est décrit, mais en sens inverse, parmi  les "21 itinéraires du sommet du volcan à l'océan", 
dans le remarquable livre-guide de Jean-Luc Allègre, photographe-éditeur, "Le guide du piton de la Fournaise", Découverte et Randonnées, pages 102-103.
Cet ouvrage, paru récemment, comporte de nombreux conseils pratiques, des cartes et des photos. 
Un livre de référence sur le volcan à commander chez JL.ALLEGRE@wanadoo.fr ou par  tél-fax  au 02 62 33 30 08

Procurez-vous à la Maison du Volcan et dans les Offices du Tourisme le dépliant édité par la préfecture de la Réunion, en partenariat avec l'Observatoire volcanologique, la gendarmerie et l'ONF : Piton de la Fournaise, conseils et prévention, qui présente les dangers et les consignes de randonnées, les différentes phases d'alerte, des conseils, des chiffres-clés et les numéros de téléphone à retenir.

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