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pied, à vélo, autour de
Saint-Pierre |
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Dans la falaise de tuf de la Petite Baie |
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Juillet 2016 - Pointe du Diable - Il y a 180 000 ans, le Piton des Neiges, haut alors sans doute de plus de 4 000 mètres, était secoué par une activité explosive, avec une éruption qui déclencha une nuée ardente et des coulées pyroclastiques, orientées en particulier vers Saint-Pierre, par l'ouverture du Bras de Cilaos, déjà formé, et vers Saint-Louis, par le cirque des Makes et la vallée du Bras Patates. Le cirque de Salazie s'est aussi retrouvé en partie comblé lors de cette phase explosive, et au niveau des falaises de l'Entre-Deux, la couche fait quarante mètres ..
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Vers le nord-ouest s'étire la Pointe du Diable dont la longueur peut être appréciée, de l'ordre des deux cents mètres, en sachant que les photos aériennes montrent qu'elle se prolonge encore sous l'eau sur au moins une vingtaine de mètres. Cette coulée basaltique, de coupe en U, qui forme la Pointe du Diable, dénommée pompeusement Môle de la Saline - Chaussée des Géants, par Gabriel Gérard dans son Guide illustré de l'île de la Réunion (1970), est enserrée dans la couche de ponces et cendres issue de l'activité explosive du Piton des Neiges ...
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Comment une telle coulée de lave peut-elle se trouver là ? Avant la phase explosive du Piton des Neiges (180 000 ans), le niveau de la mer était plus bas, suite à la période glaciaire de Würm (-120 000 à - 10 000 ans), le trait de côte de la coulée de ponces et cendres allait donc beaucoup plus loin, peut-être jusqu'au niveau du Cap Tuf. L'ancienne ravine Blanche a eu le temps alors de creuser son lit pour se jeter en mer ici, jusqu'au moment où une coulée de lave emprunte ce lit ainsi creusé et arrive à la mer (le phénomène de cuisson sous la coulée est présent). Ensuite, la remontée des mers et l'érosion préférentielle des houles ont accélérer la disparition des ponces et cendres tout autour, en provoquant une inversion de relief ...
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Le
Pôle Valorisation du Patrimoine du service culturel de la commune de Saint-Pierre présente régulièrement
La Pointe du Diable, un site naturel remarquable (histoire géologique du site) Guide géologique : Olivier HOARAU, professeur SVT - RDV devant la chapelle de la Pointe du diable - Durée : environ 2h Tarif : 3 € pour les étudiants, demandeurs d’emploi et enfants de moins de 12 ans, 5 € pour les adultes. Gratuit pour les enfants de moins de 6 ans. Réservations obligatoires au 0262 96 29 10 ou par mail à valorisation.patrimoine@saintpierre.re |
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La falaise recèle plusieurs niches, des cavités apparemment creusées de main humaine dans la couche de ponces et cendres à une date encore non déterminée,
lieu de stockage de réserves de charbon pour le train, qui passait à côté, abris pour des pêcheurs ou des pirates débarquant dans la Petite Baie ... |
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... des hypothèses variées ont été proposées, sans pouvoir être vérifiées à ce jour ...
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En mer, d'énormes blocs de la couche de ponces et cendres se sont détachés et restent encore visibles à quelque distance du trait de côte actuel ...
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L'érosion de la mer et des galets est intense en pied de falaise ...
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... et fait tomber régulièrement des pans entiers ...
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... qui se mélangent ensuite ...
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... aux blocs arrachés à une coulée basaltique ...
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... recouverte par les ponces et cendres ...
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En hauteur, c'est la pluie et le vent qui ont façonné la falaise, comme sur la route de l'Entre-Deux ...
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Les trains de vagues se servent du bloc comme tremplin et l'eau retombe en d'innombrables cascades ...
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Sans doute, la plage de la Petite Baie a-t-elle vu autrefois des accostages de chaloupes, entre les nombreux écueils ...
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Sur un premier plateau de ponces et cendres, un amoncellement de pierres sèches suggère les vestiges d'un mur ...
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Au delà, entre les cactus, les lianes patate à Durant, les maniocs marron bord'mer, serpente une trace jusqu'au pied de la falaise, juste en-dessous de l'oratoire ...
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En face, vers la mer, l'épaisse couche de ponces et cendres est surmontée par une coulée basaltique, dont la chaleur a littéralement cuit la couche supérieure de ponces, déjà dégradées, en laissant la trace rouge-puis ocre des argiles ...
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Les vestiges d'un mur, en pierres scellées à la chaux, surplombent maintenant le vide, alors que de la plateforme en arrière-plan,
il était encore possible de descendre jusqu'à la mer dans les années 2000 ... |
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En arrière de ce mur se trouvent les entrées de quatre cavités voutées aux parois verticales ...
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Si
la découverte de cavités - tunnels de lave - se fait le plus souvent en
progression horizontale, avec un casque, un éclairage, une tenue
limitant les abrasions, à l'exclusion de tout autre matériel
spécifique, cette exploration est du domaine de la spéléologie,
nécessitant une connaissance théorique et pratique du terrain et
notamment des
risques liés à l'instabilité du milieu, à l'aérologie, à l'hydrologie
en amont ...
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La première cavité, la plus au nord-ouest, d'environ quatre mètres sur quatre ...
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D'un trou rond dans la paroi de droite, sort un cône d'éboulis de ponces et cendres plus ou moins broyées ...
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Sur la paroi du fond, tout en haut à droite, un trou vide se remarque ...
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... alors qu'à droite, la cavité se prolonge, avec encore un conduit, en partie bouché par un énorme galet, mais qui laisse entrevoir une lumière venant d'en haut ...
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Vue sur l'océan ...
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Au-dessus de l'entrée, à plusieurs mètres de hauteur, un choca semble en mauvaise posture,
et de nombreuses pierres ensevelies dans la couche de cendres n'attendent que les prochaines fortes pluies pour se détacher ... |
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La seconde cavité, au sud-est, a des dimensions plus modestes, et présente encore au fond un conduit remontant, toujours bouché par un galet ...
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Une troisième entrée se situe toujours au sud-est, contre un cap remarquable par la corniche qui l'entoure ...
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A droite, au-dessus de l'entrée, part une fissure qui se poursuit jusqu'à la surface herbeuse ...
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Plus vaste que les deux autres, présentant un recoin au fond vers la droite, cette cavité comporte ...
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... également, sur la gauche, une ouverture ...
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... partiellement bouchée, avec un cône d'éboulis ...
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... avec, en avant, une entaille verticale dans la paroi sur toute sa hauteur, profonde d'une vingtaine de centimètres ...
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Au fond, encore plus qu'ailleurs ...
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... des dépôts blanchâtres sont visibles ...
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... entrecoupés par une zone restée plus sombre, et tachetée de vert ...
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Sous la voute, à l'entrée ...
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... un bloc semble prêt à choir ...
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... tout comme une multitude d'autres ...
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... patiemment dégagés de leur gangue de cendres par la pluie et le vent ...
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A mi-hauteur, se distingue une nouvelle ouverture ...
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... mais à gauche, perpendiculairement à la mer, une autre cavité s'entrevoit ...
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... creusée à un niveau plus bas que les autres, paraissant encore plus vaste, mais en partie obstruée par des éboulis ...
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... son ouverture bien protégée par le mur ...
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... désormais à l'aplomb de la houle ...
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A quelle époque ce mur a-t-il été élevé, ces cavités ont-elles été creusées, et dans quel but ?
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Ces témoins d'une occupation humaine feront-ils partie de l'aménagement prévu du site ?
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La falaise est vivante ...
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... et son profil évolue parfois rapidement ...
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... dégageant soudain des blocs imposants ...
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... arrachés à la chambre magmatique ...
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En revenant vers la Pointe du Diable, un monticule de déblais végétalisés parait suspect ...
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... il cache une nouvelle entrée, la cinquième, plus à l'écart ...
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... dont seul le haut de la voute reste libre ...
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... c'est encore une cavité creusée, très vaste, défendue par de nombreuses toiles d'araignées ...
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Retour au niveau de la mer, où affleure une coulée basaltique d'avant la phase explosive ...
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... qui l'a recouverte de ponces et cendres sur plus d'une dizaine de mètres de hauteur ...
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Les coraux arrachés dans le lagon sont rejetés ...
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... la couche de ponces et cendres se désagrège lentement ...
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... faisant reculer inexorablement la côte ...
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Revoir > Les conférences d'Olivier Hoarau, professeur SNV - Pôle valorisation du patrimoine du Service culturel de la ville de Saint-Pierre
La Pointe du Diable, histoire d'une langue de basalte moulée dans une coulée de cendres et de ponces octobre 2014
Du Cap Tuf au Cap Rond, un patrimoine géologique et humain remarquable à préserver ... avril 2016Pointe du Diable et Saline Balance, à la recherche des traces du passé géologique et humain mai 2016 |
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